Giacinto Scelsi 1905-1988 a boulversé un certain ordre de l’écoute de la musique de son temps. Son inlassable recherche intérieure de la force du son, nous sert de guide pour explorer l’origine du langage et ses balbutiements.
« Une passion commune pour l’art vocal contemporain, née de notre rencontre en 1995 à la maîtrise de Radio France, nous a fait emprunter avec beaucoup de bonheur le chemin de compositeurs comme Messiaen, Ohana, Ballif, Dazzi, Ducol, Pécou… Devenues aujourd’hui également interprètes et compositrices, nous nous retrouvons pour partager une même recherche sonore et scénique, en explorant les partitions et poèmes de Giacinto Scelsi.
Compositeur, poète et galeriste, il paraît évident que le sonore, le littéraire et le visuel façonnent chez lui un propos artistique complet. Il publie ses poèmes en français, mais forme ses pièces vocales presque exclusivement de phonèmes dénués de signification littérale. Dès lors, sa définition du son comme étant « le premier mouvement de l’immobile » prend tout son sens, presque archaïque, spirituel et mystique.
Le litanique et l’incantatoire se développent en lignes minimales dont les variations dynamiques et les micro intervalles ont l’air de surgir immuablement au présent. Cet instantané confère à l’œuvre une rythmicité proche d’une sensation improvisatoire à laquelle le timbre participe au tout premier plan. Perdre la notion de temps musical construit pour faire face au surgissement de tout événement, voilà qui nous parle beaucoup et que nous donnerons à entendre. »
Caroline Marçot voix
Elise Dabrowski voix et contrebasse
Julie Galopin mise en espace et regard chorégraphique